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Par POETESSA le 1 Juin 2013 à 15:25
Vieille amitié
Je me regarde, telle que je me vois
avec cette espèce de manie
de me sentir responsable
simplement à cause d’une amitié
qui a franchi l’obstacle du temps.
C’est elle qui a remplacé
dans mon miroir les reflets crus
venus de mon enfance.
Et c’est elle que je dois déchirer
pour me sentir enfin exister.
Ce genre de choses inimaginables,
c’est ce que je me tue à faire
pour ma survie, alors que d’habitude
on chérit les amitiés de toute une vie
quand on arrive à la cinquantaine.
Il faut croire que la musique de fond
n’était pas vraiment très belle
et que trop de conciliabules
et de commérages parlaient déjà
de cette complicité à l’imparfait.
Il faut croire que le temps,
généreux quand il donne,
est capable aussi de reprendre,
avec ses griffes acérées
les souvenirs d’une époque héroïque.
Puisqu’il n’y a pas de héros
qui ne soit en même temps
objet de calomnies,
il n’y a de paix dans les chaumières
que lorsque les histoires finissent.
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Par POETESSA le 24 Mai 2013 à 19:34
Comme si on avait
J’ai fait comme si on l’avait décidé,
d’agir vraiment en toute liberté,
comme s’il était possible de vivre
autrement que dans la panique.
Mais quand j’y pense maintenant
quand je pense à l’immense océan
et que je me vois ici accroupie
je comprends que je ne ferai corps
avec la densité qui me peuple
qu’en restant hors de l’eau.
J’avais imaginé d’autres limites,
non pas pour moi celles des autres,
puisque je n’avais pas pris de risques
puisque j’avais tout fait pour l’éviter,
de m’endormir sur l’illusion,
d’une infinie féminine vocation.
Il y avait tant d’autres catégories,
tant d’explications légitimes,
tant de couleurs aussi, mais aussi
tant d’intrus à déplacer et de masques.
Je finirai alors par sous-estimer encore
la force enchanteresse d’un regard liquide.
baigné d’un espoir épatant
qui me ferait hurler en pénétrant
par une fente de mon âme jusqu’au coeur.
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Par POETESSA le 21 Avril 2013 à 09:56
Au visiteur
Je voudrais que tu saches
les raisons de mon retrait
qui sont parmi celles que je pense
les choses les plus difficiles à expliquer.
Les raisons de ce retrait
emmurées dans l’histoire
qu’après la rupture
aucun instant d’intimité jamais
ne nous a permis de nous dire
les yeux dans les yeux
ce que nous pensions.
Alors c’est une masse dans mon corps
qui a bouché les voies originales
et qui a fait se recroqueviller les parties
de mon âme désormais désertées.
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Par POETESSA le 1 Février 2013 à 15:15
L'imperceptible chaos
Avec ton regard lumineux,
tes intentions simples et souvent hardies,
je t'avais imaginée puissante.
Si ce n'est que ton côté épanoui,
ta beauté charnelle, ta force même,
ne te faisaient entendre distinctement
que les sons dont est faite l’harmonie.
D’autres sons, d’autres formes,
plus laids, tu ne les percevais pas.
Ils te passaient à côté
sans te distraire, ni te faire trébucher.
Chère amie, j’aurais pourtant bien aimé
que tu te penches un instant
sur ce néant qui ne t’atteint pas
alors qu’il crée le désordre dans ma vie.
J'aurais tant voulu que tu m'aides
à ne pas rester prisonnière
d'un destin qui m'est étranger.
Je croyais que tu m’aurais comprise
cette fois encore, comme l’autre fois.
Mais ces sons plus forts, plus laids,
rien à faire, tu ne les perçois pas.
Tu ne t’émeus pas de la dérive
d’un corps dont l’âme a lâché prise.
Toi qui sais plutôt comment pousser
les choses vers leur accomplissement,
tu n’as pas les outils pour refaire
le chemin à l’envers et restaurer
le charme originel d’une vie empêchée.
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Par POETESSA le 25 Décembre 2012 à 13:57
Temps reconfiguré
Cette année encore
j’aimerais cueillir des fruits
dont la saveur parfumée
de miettes d’espoir
se répand précisément
là où on les trouve.
Ou alors faut-il peut-être
y voir la main divine
ayant dispensé dans cet acte
l’antidote à trop d'austérité.
Sinon quelle force extraire
d'un silence profond et convenu?
Quelle réaction entamer
si on ne commence pas par jouer?
Ce temps rompu
qu'on passe à se protéger
ne laisse aucun souvenir
et n'embrasse aucun projet.
Il serait temps de s'exercer
si on trouve un faisceau de lumière.
Il serait temps de s'approprier
ces élans qui jouent
et se perdent sans s'attacher,
qui n'existent qu'un instant.
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