• Après un long sommeil

    Il y avait deux couches d’insensibilité
    et il a fallu que je les soulève
    l’une après l’autre pour retrouver le souffle,
    la parole porteuse de vie.

    Maintenant là ma peau est plus blanche,
    les genoux, poux, cailloux, oubliés.
    Je longe à peine la longueur distincte
    d’une voie sans mystère.

    Au fond il n’y a que du papier froissé ,
    toujours le même papier sombre et épais,
    autour d’un feu quasi anéanti,
    dont l’énergie pourrait être outillée.

    Mais je sais déjà la réponse.
    Alors, sans m'appesantir, je ferai demi-tour.
    Emue par les effluves des cavernes volcaniques
    je croiserai mes doigts en guise de réparation.


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  • Espace libéré

    Ce qui n’a pas encore été
    mais qui a existé si tôt
    comme issue prévue
    d’une projection de soi
    ne serait-ce pas le secret caché
    derrière un simple paravent ?

    Comme s’il suffisait de souffler
    plus fort que d’habitude
    pour laisser s’envoler
    toutes les protections
    qui attachent les cœurs
    au souci premier d'être en vie ?

    Comment pouvais-je le savoir
    avant même de te rencontrer
    que nous finirions ensemble
    par obtenir l’intégralité
    de cette vision du monde naissant
    par-dessus l’épaule d’un autre?

    Te voilà maintenant couché
    m’obligeant à incliner le regard
    dans un sens à voir plus bas,
    encore plus profond,
    non pas au-dessous des draps,
    mais dans la cinquième circonférence.

    Le point de rencontre
    de deux âmes dans l'immense
    horizon planétaire qui s'incline
    dès qu'on avance pour le toucher,
    et le poids des mots qui basculent,
    s’accordent à la force de cette main.

    L’espoir pourrait se tordre
    s’il n’y avait la couleur des mots,
    décalés dans leurs déclarations
    dans cette demeure insolite,
    lumière insaisissable d’un savoir
    au teint proprement argenté.


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  • Ralliement

    C’est au-delà des mots,
    tu le sais bien,
    c’est le signe d’un ralliement
    impossible à prévoir
    qui revient pourtant
    comme reviennent les saisons.

    Ceux qui vivent
    sous d’autres latitudes
    n’ont pas les codes
    pour pénétrer les espaces
    qui nous sont communs
    entre deux ciels.

    Et je dois dire ça
    c’est comme une huile
    sortant de mes artères
    qui presse les pores
    de la peau qui la suinte,
    avec son parfum.



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  • Ta normalité

    Tu n’arrives pas à apprécier
    ma façon de raconter mes voyages
    et tu tournes toujours le projecteur
    du côté de ta normalité évidente.
    Tu vas bien comme tu le dévoiles
    quand tu te mets en lumière.

    J’aimais pourtant raconter
    les sentiments que m’inspiraient
    les rencontres de voyage.
    Et j’en aurais encore volontiers
    parlé et reparlé.

    Puis un jour il a fallu changer
    pour ne pas s'appauvrir.
    Il a fallu remettre en jeu
    les centaines de pièces colorées
    de l’expérience brisée
    des voyages à découvert.

    J’ai opté pour la facilité
    en choisissant de parler de toi.
    Oui, simplement de toi
    et de ta grande normalité
    qui te donne tant de droits.

    Me joignant au phénix
    qui renaît de ses cendres
    j’ai pu ainsi continuer à m'exprimer
    même si par faute de goût
    j’ai admis dans mon vocabulaire
    les tournures de la médiocrité.

    Et ce venin qui s’épanche
    me faisant mourir de diversité
    aurait dû pourtant plaire
    et même à ce point
    se délecter de lui-même.

    Ta normalité est petite
    par rapport à ce qui est vaste.
    Un seul fil pourrait la traverser
    de part en part sans l’abîmer
    ou s’enrouler autour d’elle
    sans même la considérer.


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  • L'assurance-vie

    Etiez-vous en demande de perfection
    qu’ils venaient vous expliquer le sujet,
    ils en avaient des clauses à partager.
    N’avez-vous pas compris que leur habileté
    consistait simplement à vous faire croire
    qu’il n’y avait rien au-delà des lignes
    d’un horizon rompu d’idées marchandes ?

    Vous auriez voulu une assurance-vie
    qui vous permette une générosité large
    avec ceux qui vous sont proches?
    Vous deviez donc les rencontrer
    les esprits sans mal baignés de douce lumière,
    clarté si diffuse que rien ne diminue,
    brillant intensément dans les failles du moment.

    Et vous voilà rassérénés, joyeux et fiers
    de n’avoir d’autre réponse à trouver
    pour apaiser l’incertitude de vos doutes.
    Vous voilà blanchi de l'intérieur dans le cumul
    des bons sentiments mêlés de bonnes valeurs.
    Tout ce qui vous tombe dessus de l’espace infini,
    est un océan de merveilles libérées pour vous.


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