• Malchance ou maléfice?

    J'ai déposé dans l'urne
    les mots si bien choisis
    illustrant les fables de l’intérieur
    vêtues de leurs soyeuses vraisemblances.

    Or quand tout devait filer
    tout droit vers un accomplissement
    une torsion s'est subitement produite,
    une déformation de la chance.

    Alors j'ai cherché tout autour
    les traces des causes possibles
    de ce glissement de terrain
    entraînant la désarticulation du discours.

    J'ai perçu qu'à l'origine de l'origine
    tout était blanc, pur, innocent.
    J'ai distingué des ombres aplaties
    regroupées derrière la maison.

    Si nombreuses et si rapprochées,
    si sombres et pointues, mais intelligentes.
    Comment deviner qu'elles étaient
    à ce point maléfiques ?

    A ce point qu'on en arriverait
    à courber la tête, courber le dos,
    et regretter d'avoir cru à la liberté,
    celle qui permet de parler de soi, tout simplement.


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  • Galaxie externe

    Avoir de la prestance dans l'apparence,
    au moins en début d'activité,
    au moins s'il s'agit de festivités,
    de mouvances crépitant au grand jour
    grandies par l'audace scénique.

    Céder aux urgences
    d'un bon goût souverain
    mais segmenté par le hasard
    sillonné de la tempérance
    qu'il t'aurait fallu administrer.

    Non tu ne l'expliquais pas aux anges,
    tu ne le laissais pas deviner,
    tu croyais mettre des lumières
    alors que tu effaçais le chemin
    en affaissant les ornières.

    Et que de bruits dans les discours
    si criants de poésie
    si muets dans les fondements
    et que de persiflages aux alentours,
    que d'animaux blessés, haletants.

    Et que de guerres inachevées
    que de sensations éparses,
    déteintes dans l'âme
    à force de matérialiser la bonté
    dans un souvenir qui ne peut la porter.


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  • Salutaires réticences

    Que de photos de neige
    tombée entre les lignes,
    épaississant ma mémoire,
    d’un décor d’objets froids.

    Aucun échange ne peut créer
    la moindre effet stimulant,
    aucune frénésie n’excite
    ces lieux désormais désaffectés.

    Sans toi, pourtant je vis,
    je me sens revivre, en mieux.
    Cessant de te suivre,
    je ne cherche plus ton mystère.

    Cessant de te suivre, en pensée,
    cessant de caresser l’outil
    je réfléchis mieux à mon oeuvre
    et me vois exister pour de bon.


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  • Habits d’été

    Avec la peau à l’envers
    et des restes de boyaux
    et d’artères qui pendouillent
    tu ne saurais me séduire
    et pourtant, si tu mens,
    je te retrouve avec ta peau
    d’avant, lisse, à l’endroit,
    et ta lumière qui se penche
    et glisse entre les fentes
    d’une réalité exquise.

    De tous les costumes
    qu’il faudrait déplier
    pour s’habiller rapidement
    en trente ans d’existence
    il faudrait peu de bricolages
    pour les remettre en place
    et quand ils s’usent
    oser prétendre les dégarnir
    s’ils nous ont servi
    l’espace d’une fantaisie.


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  • Mauvaise conduite

    Ce geste malheureux
    de supériorité masculine
    tu le faisais encore
    quand le monde entier
    commençait à se tourner
    vers d’autres modèles
    d’existence sociale.

    Je croyais qu’un pacte
    entre nous fasse espérer
    au déploiement d’un affect
    religieusement partagé
    à cause d’un sacrement,
    ou alors d'une vie riche,
    d'un quotidien festif.

    Mais ton esprit fermé
    a bloqué le jeu imaginaire.
    Tu ne voulais rien
    si ce n’est dominer,
    dans la parole et le geste,
    dans une constante faiblesse
    qui a fini par t’user l’esprit.



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